Nouvelle communication : formation initiale des enseignants

Comment accompagner le développement des gestes professionnels des futurs enseignants en contexte de simulation et de stage ?

Marie Bocquillon, Christophe Baco, Laëtitia Delbart, Olivier Maes et Antoine Derobertmasure

7e colloque international AUPTIC.éducation

Symposium

Simulation et immersivité : quelles conditions pour l’engagement et l’apprentissage des étudiants ?

Résumé

Face au taux élevé d’abandon du métier par les enseignants (e.g. Dupriez et al., 2016) et aux résultats interpellant obtenus par certains systèmes éducatifs dont la Belgique francophone aux enquêtes internationales (ex. : PISA 2018), la formation des enseignants représente un enjeu sociétal majeur. Pour former les futurs enseignants à l’exercice de leur métier, les stages en milieu réel sont fondamentaux (Maes, 2021 ; Portelance, 2009). Toutefois, ceux-ci doivent faire l’objet d’une préparation en « interne », notamment pour des raisons éthiques : il est nécessaire que les futurs enseignants s’exercent à enseigner, par exemple via des dispositifs recourant à la simulation, avant de donner cours à de vrais élèves. La présente communication est réalisée dans le contexte de la formation des futurs agrégés de l’enseignement secondaire supérieur (AESS), qui se destinent à enseigner en 4e, 5e et 6e années de l’enseignement secondaire en Belgique francophone, ce qui correspond au niveau « lycée » en France. Les étudiants ont accès à cette formation à l’issue de leurs études de 2e cycle (agrégation de l’enseignement secondaire supérieur) ou à la fin de celle-ci (master à finalité didactique). Elle est particulièrement courte (300 heures) (FWB, 2001), ce qui nécessite de porter une réflexion sur la préparation à la pratique et sur l’articulation entre la simulation et la pratique de stage. Face à ces enjeux, la communication présente le développement d’un dispositif de formation pratique d’enseignants selon une démarche de « chaîne sur prototype initial » (Van der Maren, 2005, p. 119). Cette méthodologie implique une boucle de plusieurs actions de formation et de recherche : développer un dispositif de formation, le mettre en œuvre, l’évaluer, le modifier sur la base des résultats obtenus, et ainsi de suite. Dans un premier temps, l’évolution du dispositif de formation et de ses principes organisateurs est présentée afin de répondre à la question : « Comment accompagner le développement des gestes professionnels des futurs enseignants en contexte de simulation et de stage ? ». Il s’agit d’un dispositif proposant différentes activités de préparation aux stages dont des séances de micro-enseignement au cours desquelles chaque futur enseignant s’exerce à dispenser une leçon ayant fait l’objet d’une planification devant ses collègues endossant les rôles d’élève et d’observateur. Chaque séance de micro-enseignement fait l’objet d’un enregistrement vidéo sur lequel le futur enseignant porte un regard réflexif d’abord de manière individuelle (autoscopie), puis en étant accompagné par un superviseur (rétroaction vidéo). A partir des résultats de la recherche de Derobertmasure (2012) ayant mis en évidence que les futurs enseignants ayant participé à la première version de ce dispositif éprouvaient des difficultés à décrire objectivement leurs pratiques (même lorsqu’ils avaient à leur disposition un enregistrement vidéo de celle-ci), une nouvelle version du dispositif a été mise en place et étudiée par Bocquillon (2020). Elle consistait essentiellement à utiliser un outil d’observation innovant constitué d’une grille d’observation insérée dans un logiciel d’observation permettant de relever en direct les gestes professionnels posés par chaque futur enseignant, et ce, afin de permettre à celui-ci de se servir des résultats obtenus pour porter un regard réflexif sur sa pratique en évitant de se baser uniquement sur ses impressions. L’utilisation de cet outil d’observation en contexte de simulation (micro-enseignement) et de stage par l’équipe de superviseurs de stage et les futurs enseignants permet une forme de continuité entre la préparation en interne et les stages sur le terrain. Les résultats obtenus par Bocquillon (2020) indiquent notamment qu’il est nécessaire de renforcer la formation pratique des futurs enseignants à la gestion de classe, un geste professionnel fondamental pour permettre aux élèves d’apprendre (e.g. Dufour, 2010) et pour favoriser le maintien des enseignants dans la profession (e.g. OCDE, 2018). Le travail de thèse de Delbart (en cours) s’attèle à cette question en mettant en place une nouvelle version du dispositif et de l’outil d’observation susmentionnés afin de préparer davantage les futurs enseignants à la gestion de classe. Dans un second temps, le dispositif susmentionné est questionné à l’aune de deux axes complémentaires : (1) quelle est la part d’artificiel et de réalité dans le dispositif de simulation proposé ? (2) quel est le degré de simplification et de complexité du dispositif de simulation proposé ? La communication se clôture par une discussion et une conclusion permettant de formuler des pistes d’amélioration de la formation des enseignants, tant à l’échelle du dispositif évoqué que dans un cadre plus large.

Support de présentation

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